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un peu de moi, des autres et des mots
28 novembre 2011

La punition 1/3

Note de l'auteur (j'ai toujours révé d'écrire ça, ça fait tellement pro) : Ce texte m'est venu comme ça, sans raison particulière facilement accessible à mon conscient. J'ai hésité à le publier car je le trouve violent mais comme j'ai pour habitude d'assumer ce que je fais et dis, le voici soumis à votre vindict.

 

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« Bonjour ».

La voix est irritante. Une voix trainante, qui semble prendre du temps pour aller du cerveau à la bouche, et encore un peu pour franchir les lèvres. Les mots ne sortent pas. Ils tombent. Et elle doit tendre l’oreille pour les attraper.

« Bonjour Monsieur ».

Elle ne sait pas à quoi il ressemble. Il est dans le noir et elle en pleine lumière. C’est ainsi qu’il l’a voulue, un simple cercle de lumière crue qui vient du dessus et la rend aussi aveugle qu’un bandeau. Elle se sent nue, nue et vulnérable.

Avant d’entendre sa voix elle était dans le silence, attendant des instructions qui ne venaient pas. Son Maître avait été très clair sur ce point, aucune initiative ne serait tolérée. Ainsi à son arrivée dans cette modeste maison de banlieue elle avait juste trouvé une enveloppe à son nom collée sur la porte. C’est le cœur plein d’appréhension qu’elle l’avait ouverte. Elle ne contenait qu’un petit mot manuscrit « entrez, déshabillez-vous, première porte à droite et pénétrez dans la lumière ».

Rien de plus banal que cette maison, une entrée même pas embourgeoisée, une chaise qui aurait pu se trouver dans n’importe quelle maison de banlieue sur laquelle elle a déposé ses affaires et puis la porte à droite. Quand elle l’a ouverte elle n’a d’abord rien vu, juste un noir épais, gras. Dans un chuintement la porte s’est refermée et aussitôt un cercle de lumière est apparue. Dans cette pièce noire elle a perdu la notion des distances et du temps.

Elle s’est avancée d’un pas hésitant, troublée. Un instant elle a levé les yeux vers cette lumière et les a rabaissé aussitôt, aveuglé. Dans la foulée elle a regretté son mouvement, tout lui semblant encore plus noir.

Arrivée au centre de la lumière elle a voulu crier. Juste un petit « ohé » pour être sure de ne pas être seule.

La peur commence à la paralyser. Les idées s’emmêlent dans sa tête. Son Maître était fâché de sa dernière prestation, de son abandon au plaisir alors qu’il lui avait interdit et d’autres détails.

Elle en veut à son Maître de l’avoir abandonné. Il l’a juste déposée là, pratiquement sur le perron, sans un mot. D’ailleurs à bien y réfléchir, il n’a pas dit grand chose depuis qu’il a reçu ce coup de téléphone.

Elle attend, les bras ballants. Le temps passe et il lui semble que cela fait des heures que l’inconnu l’a salué. La chaleur de la pièce ne cesse d’augmenter. Elle a envie de prendre cette position d’offrande que son Maître lui a enseignée, mains croisées derrière la nuque, poitrine en avant, yeux baissés. Il faut qu’elle bouge, qu’elle fasse quelque chose. Elle lève les bras …

« Ne bouge pas ! »

La voix vient de derrière elle. Elle sursaute, se surprend à pousser un petit cri de surprise. Ses bras retombent mollement le long de son corps.

Que peut bien faire celui qui la regarde. Car c’est un homme c’est sur. Mais est-il bien seul ? Combien sont-ils ? Deux, trois, quatre ? Son maître est-il parmi eux ?

Lentement, sans qu’elle s’en rende bien compte elle plonge dans ses souvenirs. Elle a toujours eu l’impression que l’acte sexuel seul ne lui convenait pas. Lorsqu’elle faisait l’amour avec ses partenaires elle ne ressentait jamais ce bouleversement des sens décrits dans les livres ou les histoires érotiques qu’elles lisaient sur le net. A chaque fois il manquait quelque chose pour qu’elle atteigne l’extase. Avec son dernier amant, le dernier avant son Maître, il lui a semblé enfin connaître le plaisir quand, après une dispute de plus il l’a prise brutalement, sans chercher à connaître ses envies, prise comme une chienne, a quatre pattes sur la moquette, lui claquant rageusement les fesses. A chaque fois que la main s’abattait sur son derrière elle ne pouvait s’empêcher de donner de grands coups de rein, comme pour appeler la prochaine claque. Elle aurait voulu qu’il continue, qu’il force l’entrée de son cul. Là à cet instant elle lui aurait tout donné. Mais avant même qu’elle ait pu formuler son désir que ce soit par la voix ou autrement, il avait joui et s’était écroulé à son coté, satisfait de lui même.

Elle a à peine le temps de percevoir le bruit de l’air fendu que la douleur sur sa fesse l’a faite crier. Le coup a porté, laissant certainement une marque bien visible sur sa peau si blanche. Elle tente de se détendre, redresse les épaules.

A nouveau le temps défile sans elle. Elle ne sait pas où elle va, suivant les envies de son cerveau. Celui-ci fait retentir en son crâne un petit bruit « ting ». Elle n’y prête pas d’attention, elle est en train de revivre la dernière fois que son Maître l’a remercié en lui permettant de faire l’amour à une femme. Elle se souvient de la douceur du sexe tendu devant elle, de l’odeur légère qu’il dégageait. La pression sur sa tête, juste du bout des doigts pour la guider dans un plaisir qu’elle donnait avec délectation. « Ting » toujours le même message du cerveau qu’elle ne veut pas, ne peut pas entendre totalement subjugué par la rondeur d’un sein à la large pointe qu’elle suce, mordille.

 

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photo :http://www.chinahamilton.com

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