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un peu de moi, des autres et des mots
6 juin 2011

Concours d'écriture

Comme indiqué ici j'ai participé pour la première fois à un concours d'écriture. Les résultats sont tombées et moi aussi. Non en fait je m'y attendais, le thème de la peau m'a insprié mais manquant d'expérience et de talent mes chances de gagner quoi que ce soit étaient pratiquement inexistantes.
Je vous livre donc ici ce texte en espérant que cela vous plaise.

 

Un amour fusionnel

Cette histoire est la mienne, je l’écris depuis ce lieu que je hante depuis des années. Bien sur peux ne pas y croire mais …

C’est mon apparence qui l’a trompée. Celle d’un beau mâle en pleine possession de ses moyens, sûr de lui, de son pouvoir de séduction. Et pour cause cela fait quand même presque deux siècles que je vis, prenant le plaisir là où il se trouve, trouvant toujours de douces gorges à déguster pour continuer mon chemin sur cette terre. Il ne faut pas croire ce qui est dit dans les films, les vampires peuvent tout à fait sortir le jour. Seulement ils préfèrent la nuit, l’instinct du chasseur sans doute.
Pour ma part j’ai arrêté de vieillir à l’âge de 21 ans. Le bel âge, pas encore assez vieux pour ne plus pouvoir m’amuser et plus assez jeune pour m’ennuyer.

Mais le temps m’est compté. Je sens que ma cage se resserre.

 Visoterra_ville_d_orleans_4864

C’est à la fac que je l’ai rencontrée. Tout de suite je l’ai remarquée, timide, douce en apparence mais avec un feu dans le regard qui m’a fait deviner la jouissance que j’aurai à sentir couler dans mes canines son fluide vital. Nous avons vite sympathisé. Elle ne se rendait pas compte du charme qu’elle dégageait, de l’attirance magnétique de son corps. Sous sa timidité se cachait une femme à l’esprit vif, sensible, capable d’une grande empathie. Lentement je l’ai détachée de son groupe d’amis, prétextant le désir de la voir seule plutôt qu’entourée. Je suis … j’étais, un bon chasseur, isolant sa proie pour mieux la guider, pour qu’elle s’offre. Rien de plus enivrant que de voir une femme se plier à mon désir de mordre, me demander même de le faire. Il faut pour cela du temps, de l’amour pour sa victime. Et de l’amour pour elle j’en avais !

Elle m’a fait visiter son chez elle. Visiter est un bien grand mot. Un ridicule deux pièces salle de bain comprise, une moquette moche et usagée, des photos d’amies punaisées sur les murs au dessus du canapé lit. Une seule fenêtre donnant sur une cour ridicule et du bazar, partout des cours, des feuilles volantes et prenant presque toutes les étagères du garde manger, coincés entre quelques boites de conserves des livres. Pas n’importe lesquels. Je m’attendais à trouver dans la chambre d’une étudiante en biologie des ouvrages de chimie, de sciences et là je me trouvai devant des livres que je n’imaginai pas trouver ici. Une vieille bible, Faust en version original imprimé à l’ancienne, sur un papier qui ne se fait plus et d’autres livres que je ne connaissais pas mais tous très ancien.
« Elle est étonnante ta bibliothèque. Tu collectionnes les livres ?
- Oui. Les livres anciens. Et d’autres trucs, mais tu verras ça plus tard. »
Son ton de conspirateur m’attirait irrésistiblement. Fou que j’étais.

Notre vie était celle d’étudiants amoureux. Je ne me suis pas méfié, arrogance de celui à qui rien ne résiste. J’aurai du faire attention quand elle m’a demandé de sa voix un peu grave si je l’aimai. J’ai pris la flamme de ses yeux comme le désir ardent d’entendre la réponse voulue. Je n’ai pas osé lui dire que j’aimai surtout cette veine qui palpitait au creux de son cou quand elle s’énervait ou après une course folle pour attraper le bus. Alors je lui ai dit que je l’avais dans la peau. D’un ton assez étrange elle m’a répondu que je ne savais pas ce que je disais et qu’elle allait me montrer le vrai sens des mots.

Un matin comme les autres. Soleil absent dans cet appartement tristounet. Chaleur de son corps contre le mien. Je tente de me lever et là, une faiblesse me prend. Comment décrire cela, comment te mettre en garde ? Comme si tu étais éthéré, pas une vraie faiblesse mais l’impression d’être un marionnettiste fatigué qui tirerait les fils de son propre corps. En tant que vampire je ne connais pas cet état. La fatigue provoqué par la faim oui ! Mais là c’est autre chose. Elle, elle s’est réveillée en pleine forme, pleine de projets pour cette journée qu’elle promet inoubliable pour nous deux.

En deux temps trois mouvements elle est prête alors que moi je me traine lamentablement de la salle de bain au canapé, du canapé à mes vêtements. Elle ne s’impatiente pas, ne s’inquiète pas de mon état. Nous allons prendre un petit déjeuner sur la place de la pucelle et même si ce n’est pas ma nourriture préféré je dois dire que les croissants et le café me font du bien. Je n’ai pas mon énergie habituelle mais je peux à nouveau bouger normalement. Elle me traine partout ou le cœur lui en dit. Dans une boutique d’ésotérisme, au rayon astrologie de la Fnac, partout. J’aime quand elle s’arrête brutalement dans la rue, faisant grommeler les passants pressés derrière nous, pour m’embrasser. Elle est belle, encore plus qu’au premier jour. Peut être les effets de l’amour, de ma déclaration. Mon état ne s’améliore pas. De l’énergie j’en ai mais je la sens fuir à chaque mouvement et je sais qu’il faut que je fasse quelque chose si je ne veux pas finir en tas de poussière tout juste bon à être balayé par le vent. Elle a raison, cette journée sera particulière, je la mordrai le soir venu et cela me guérira.

220px_Orl_ans_rue_Royale_1

Avec un regard coquin elle dit :
« Viens, je vais t’emmener dans ma cachette.
- Une cachette ?
- Ma collection. Tu te souviens ? Tu verras, c’est … surprenant. Je ne la montre qu’aux personnes en qui j’ai vraiment confiance. Celles avec lesquelles je sens qu’il va se passer quelque chose.
- Et tu sens ça avec moi ?
- Oh oui ! Tu es merveilleux. Je veux te garder contre moi, te couvrir, tout partager avec toi."
Tout en parlant elle remonte les quais en direction de la rue Royale et de ses arcades. Je me souviens quand cette rue était pavée, que les chevaux la parcouraient et que les magasins n’avaient pas encore dénaturées les rez-de-chaussée des immeubles. Tout en devisant gaiement de ce fleuve merveilleux elle s’arrête devant une porte d’allure minable et l’ouvre d’un geste plein d’emphase.
« Bienvenu dans mon antre.
- mmh … Que de mystère ! Et ton appart c’est quoi alors ?
- Juste un pied-à-terre. Un lieu pour mettre mes amoureux en confiance.
- euh ….
- Tu ne vas tout de même pas me dire que tu as peur d’une frêle jeune femme ?"
Son sourire, son regard rieur, tout me fait penser à une bonne plaisanterie.
- Bien sur que non ! Tu ne sais pas de quel bois je suis fait et je t’assure que je peux te surprendre.
- Je n’en doute pas. Mais je ne sais pas lequel de nous deux va être le plus surpris. »

L’escalier en bois craque sous nos pieds. La fatigue aidant j’ai l’impression que jamais je ne parviendrai à l’avant dernier étage de cet édifice. Enfin elle s’arrête devant une porte, à peine essoufflée, même sa petite veine ne semble pas battre plus vite que pendant son sommeil.
D’un mouvement théâtrale elle ouvre la porte et me laisse entrer.
La pièce est sombre, encombrée d’objets que je devine plus que je ne voie. Une grande pièce, un plafond haut duquel pend un lustre qui écrase de sa présence l’espace et partout il me semble des meubles, des dizaines de meubles ronronnant tous, donnant l’impression d’être dans une grande ruche bourdonnante.
Je la devine derrière moi, sa présence m’enveloppe et c’est avec … répugnance que j’accepte son étreinte.
« Embrasse-moi mon amour. » Ses lèvres sont chaudes, brûlantes presque. A moins que ce ne soit moi qui aies froid, d’un froid qui anesthésie mes réflexes.
« Et bien tu ne veux plus de moi ? C’est pourtant toi qui disais que tu m’avais dans la peau ? Mais ce n’est pas grave mon amour je ne t’en veux pas. »
Je me sens de plus en plus faible, de plus en plus léger, sans masse et sans énergie, petit électron avalé par ce soleil.
« Si je t’aime, bien sur ». Ma voix tremble, mes mains sont moites et ce froid toujours plus loin en moi. « Mais … mais je suis spécial et là il faut que je te dise quelque chose … je me sens pas bien … il faut que je mange ». Je tends la main vers elle. Elle rit et s’éloigne bien plus vite que mon bras ne bouge.
Je l’entends s’éloigner de moi et je la voie qui s’assoit sur l’un des énormes buffets vrombissants.
« Oui tu es spécial. Cela fait plusieurs mois que je te pompe ton énergie et c’est la première fois qu’un homme résiste aussi longtemps. J’ai même cru que nous pourrions vivre ensemble. Je ne sais pas ce que tu es mais a contrario je sais comment tu vas finir. »
Mes jambes me portent jusqu’au mur, puis jusqu’à la porte. Son rire me suit, me pourchasse.
« Dis toi que l’avantage c’est que si je ne vis pas avec toi, toi tu vas vivre en moi. »
Le chambranle, la liberté à moi, la poignée … Elle est plus à gauche … A nouveau le mur. Je l’ai loupée c’est sur. Je me recule, tangue, fais le point sur cette porte et … pas de poignée. Juste une surface lisse. Aucune prise. En d’autres circonstances d’un coup d’épaule je l’aurai défoncé mais là je ne suis même pas sur d’arriver à faire les quelques pas qui me séparent d’elle.
« Attends je vais te mettre la lumière pour que tu voies mieux. »
Un petit clique et le lustre s’illumine. Elle est assise sur le buffet … Enfin ce que j’ai pris pour un buffet. En regardant mieux, en voyant ce blanc immaculé je comprends que cette pièce est pleine de congélateur pour conserver … mais quoi ?
« Surprise ! Tu peux fermer la bouche je vais t’expliquer. J’ai découvert il y a fort longtemps que j’absorbe l’énergie des gens, enfin leur âme plus exactement et au moment de trépasser celle-ci vient habiter ma tête. Tu vois je ne suis jamais seule. J’ai toujours quelqu’un avec qui parler. Oh bien sur, ce ne doit pas terrible, surtout qu’il commence à y avoir du monde la haut mais je suis sur que tu vas t’y faire. Et puis je ne suis pas de si mauvaise compagnie. »
« Mais les congélateurs ? A quoi ….
- A quoi ils servent ? Je te l’ai dit, je ne collectionne pas que les vieux livres, je collectionne aussi mes … amis. Comme ça quand je veux me souvenir d’un visage il me suffit de venir ici. »

Je ne pense pas que les autres puissent communiquer. Je suppose que c’est ce que je suis qui fait que je peux agir sur elle quand elle dort. Tu es son nouvel ami. Prends garde ou toi aussi elle t’aura dans la peau !

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Commentaires
E
J'aime beaucoup cette histoire. Continuez de vous creuser la tête à la recherche de la "veine" ...
B
Merci la lionne de ton commentaire. <br /> Oui je continuerai d'écrire. Et oui peut être un jour saurons nous ce qu'il en est de cette créature. Mais pour le moment elle n'est qu'une ébauche dans un coin de ma tête, tête déjà bien pleine de bien d'autres projets qui ont du mal à trouver leur concrétisation.
L
Je ne suis pas étonnée que ton premier jet fasse 11500 caractères et que tu as eu bien du mal à le limiter aux conditions requises... le texte dans son intégralité m'aurait je pense bien plu...<br /> non qu'il ne me plaise pas mais il semble en effet qu'il manque certaines parties... trop descriptif à certains endroit et si peu à d'autres que l'unité ne fait pas homogène...<br /> Sauras t on un jour quelle est donc cette étrange créatures féminine??? une rencontre entre Malicia des X-men et un vampire de Twilight???<br /> continue d'écrire ton imagination débordante m'enchante...<br /> bisous
un peu de moi, des autres et des mots
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