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un peu de moi, des autres et des mots
5 décembre 2011

la punition 2/3

BadineCHC’est le coup sur son autre fesse qui la fait sortir de sa transe. Elle n’a même pas entendu le sifflement annonciateur. La surprise la fait crier ce qui a pour effet de déclencher un autre coup puissant.

Le son du cuir sur sa peau résonne. Elle ne croit plus être simplement dans une maison. Tout est tellement dilaté dans cette attente, dans ce silence.

« Ting ». Elle entend distinctement cette fois l’alarme que son cerveau lui envoie et l’écoute. Et là elle se souvient … 

Cet après-midi même, son Maître assis dans le canapé après le déjeuner, dégustant tranquillement son café et lui proposant de prendre un thé à la vanille, celui qu’il a acheté pour LUI faire plaisir. Comment ne pas comprendre dans cette manière d’insister sur les mots que la proposition, aussi plaisante soit-elle ne tolère aucune contradiction. Alors elle a remplit la théière et a bu, se disant qu’elle avait bien de la chance d’avoir un tel Maître.

Mais là elle doute de sa gentillesse. Elle se souvient du ton de sa voix, de l’inflexion de son regard … Autant de signe qu’elle sait interpréter quand elle est dans son état de soumise, les fesses en feu.

Elle se tortille, serre les cuisses, les desserre. Elle veut demander l’autorisation, n’ose pas, avance puis recule. Sa bouche s’ouvre mais ne laisse passer aucun mot. La pression dans son ventre se fait plus forte. Il faut que cela sorte. Mais pas ici, pas debout, pas comme ça. Elle l’a pourtant déjà fait pour le plaisir de son Maître, entre deux voitures dans les rues de la capitale, dans le jardin de sa maison devant des invités mais jamais comme ça, comme …. Comme une petite fille qui ne saurait pas se tenir.

Elle essaie de se plonger dans d’autres souvenirs, ceux qui la font rêver. La rencontre quand après une séparation difficile elle l’a vu pour la première fois à la bijouterie ou elle travaille. Son sourire, la délicatesse avec laquelle il choisissait des anneaux, le bleu de ses yeux dans lesquels elle a senti qu’elle pourrait se perdre jusqu’à oublier qui elle était.

Un bruit s’impose sur le film de sa mémoire. Un bruit importun. Elle ne veut pas l’entendre mais il est là, insistant. Rien à faire, ce filet d’eau qui coule au loin dans une bassine ou un seau s’insinue en elle. Il entre par une oreille, descend au cerveau et de là se répand jusqu’à son ventre. Elle serre les lèvres, serre les poings, se tend. Elle voit le bras tenant la cravache qui va frapper son entrejambe. Dans un reflexe d’éducation elle écarte les cuisses, le cuir la frappe sur son intimité. A ce contact elle sursaute et se met à uriner.

La honte coule entre ses cuisses pour se répandre sur le sol lui mouillant les pieds. Elle coule aussi en grosses gouttes sur ses joues qu’aucune main ne vient caresser, qu’aucune bouche ne vient embrasser.

Elle lui en veut de son assurance, d’avoir une nouvelle fois su lui prouver qu’il connaît ses limites. Elle lui en veut et elle l’aime.

Malgré les larmes elles restent droites. Elle en est sure son Maître est là qui la regarde. Il faut qu’il soit fier d’elle, qu’il continue à la considérer comme sa soumise, son amante.

La lumière s’éteint. Elle ne bouge toujours pas. Aucun bruit … Silence. Angoisse. Froid.

Quelques jour plus tard, il réapparaissait à la bijouterie, achetant un collier qu’il a voulu lui offrir mais les règles de la société sont claires, ne jamais accepté de cadeau de la part d’un client. Alors il l’a attendu et c’est avec un bouquet de fleur qu’il l’a accueilli quand elle est sortie après sa journée de travail.

Il l’a invité à diner et ils ont parlé. De leur vie, de peinture, de la pluie et du beau temps. Pendant tout le repas elle n’arrête pas de regarder ses mains, des mains faites pour fessée, des mains larges et douces. Elle qui croyait que rien ne la faisait fantasmer voilà qu’elle mouille sa culotte dans ce restaurant juste en rêvant à cette main qu’elle voit devant elle. Plusieurs fois il lui a semblé que l’homme remarquait son trouble. Quand il lui demandait ce qu’elle avait elle répondait d’une voix qu’elle savait tremblante « rien, tout va bien ».

Une lumière s’allume dans un coin. Une voix féminine l’appelle. Moïka ? A force d’immobilité elle a l’impression qu’elle ne peut plus marcher. Les cuisses sont lourdes, la démarche gauche

Elle ne reconnaît pas la voix mais peu importe Elle est là pour obéir. A nouveau elle se met dans le cercle de lumière, une lumière douce qui ne la blesse pas. La lumière du pardon. Quelque chose est trainée sur le sol, entre dans son cercle. Une bassine, une éponge et une odeur de pêche qui émane de l’eau chaude. Elle se baisse, saisit l’éponge et entreprend de se laver des traces de sa faiblesse. Elle le fait lentement, savourant la douceur de l’éponge. Un autre raclement. Une autre bassine. De l’eau pure pour qu’elle se rince. Elle pratiques ses ablations avec pudeur  se tournant contre le mur pour nettoyer son intimité, cherchant à cacher ce que tous on peut être déjà vu en soirée privé.

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